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Théâtre Littéraire Bruxelles

 

 

 

Presse


Une efficacité dramatique redoutable

Un nouveau théâtre est né à Avignon. C’est Le Verbe fou, dédié avant tout, comme son nom l’indique, au texte. Le Théâtre littéraire de la Clarencière, de Fabienne Govaerts, y présente un classique du théâtre du xxe siècle, « la Leçon », d’Eugène Ionesco. Grâce à une mise en scène intelligente et des comédiens excellents, j’ai pu me régaler d’un petit bijou d’efficacité dramatique, durant ce Off 2007 d’Avignon.

Au départ, il s’agit d’une situation banale. Une élève vient prendre sa première leçon particulière auprès d’un professeur privé. L’Élève (1) est fraîche, enjouée, « motivée », comme on dirait maintenant. Le Professeur (1) est timide, maladroit, sanglé dans sa blouse grise, un peu obséquieux et fuyant. Pas vraiment franc du collier, voyez.

On se dit, imperceptiblement, que le cours ne va pas forcément être un long fleuve tranquille. Le pire n’est jamais sûr, dit-on. La suite des évènements démontrera le contraire.

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© Marc Weideman

Le grand danger de la Leçon, c’est que cette pièce a été maintes et maintes fois représentée, dans des mises en scène très différentes l’une de l’autre. Bernard Lefrancq l’a parfaitement compris. C’est ainsi qu’il fait brillamment ressortir la dimension humoristique et absurde de la pièce, sans négliger pour autant son soubassement tragique.

Il a, en outre, l’intelligence de ne pas « la ramener », de faire totalement confiance au texte d’Ionesco – d’une efficacité dramatique redoutable – et de se concentrer sur la direction d’acteurs.

À cet égard, Philippe Sassoye et Frédérique Panadero sont parfaits. Lui construit subtilement son personnage – cette figure terrifiante du pouvoir. Et en révèle, avec un art consommé de la progression, toutes les pulsions sadiques et criminelles, comme une évidence. De son côté, la comédienne apporte une présence charnelle et une touche de sensualité à l’Élève. Elle invente par ailleurs une petite peste d’une fraîcheur bienvenue. Et griffe la peau de son rôle d’une entaille de fascination hypnotisée par la soumission. 

Vincent Cambier
Les Trois Coups
www.lestroiscoups.com
(1) Je mets une capitale à Élève et Professeur, car il est évident que Ionesco les utilise comme des archétypes.


La Leçon, d’Eugène Ionesco
Création saison 2006-2007
Théâtre littéraire de la Clarencière
rue du Belvédère 20 • 1050 Bruxelles
+32 (0)2 640 46 70
fabienne.govaerts@skynet.be
www.laclarenciere.be
Mise en scène : Bernard Lefrancq
Avec : Frédérique Panadero et Philippe Sassoye
Le Verbe fou • 95, rue des Infirmières • Avignon
Réservations : 04 90 85 29 90
Du 7 au 28 juillet 2007 à 20 heures
Durée : 1 heure
14 € | 9 € | 6 €

publié dans : Festival et Off, 2007

 

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réalisation: vertige